Le baby blues
Durant la grossesse les futures mamans se sentent protégées. La grossesse
s’apparente à un cocon. Dès que l’enfant paraît, tout peut changer. Un
sentiment d’angoisse peut apparaître brusquement et il est inexplicable. C’est
le syndrome du troisième jour, plus connu sous le nom de baby blues.
Cette petite déprime des accouchées
atteint 30 à 80 % des mamans et ne dure jamais. La fatigue, les pleurs,
les idées tristes et les troubles du sommeil débutent le 3ème jour
suivant l’accouchement, parfois un peu plus tard. Puis larmes et anxiété
disparaissent en quelques jours - exceptionnellement en une semaine - parfois
même en quelques heures.
CAT :
Etre attentif et les réconforter en
leur expliquant que le baby blues est un événement fréquent, naturel et tout à
fait dénué de gravité.
Origine de cette éphémère
mini-déprime ?. Les spécialistes évoquent deux hypothèses :
-
la baisse brutale de la concentration en hormones progestatives
(très élevée pendant la grossesse)
-
le contrecoup des angoisses précédant l'accouchement, du regret de
l'état de grossesse ou de la peur de ne pas être à la hauteur.
Cette dépression passagère n'a rien
à voir avec les quelques "véritables dépressions du post-partum", qui
mettent en jeu la relation mère-enfant.
Les symptômes, caractérisés par un
sentiment de culpabilité intense ou par la conviction d’une incapacité à
s’occuper du bébé, peuvent commencer après l’accouchement ou apparaître dans
les 3 premiers mois après la naissance.
Ces dépressions du post-partum
doivent impérativement être traitées par un psychiatre.
Une étude britannique révèle que la
dépression serait aussi fréquente, voire plus courante pendant la grossesse
qu’après celle-ci. Les résultats sont préoccupants, car ces symptômes
dépressifs pourraient avoir des conséquences sur le développement de l’enfant.
Cette enquête a été entreprise chez
plus de 14 500 femmes enceintes dont l’accouchement était programmé entre
avril 1991 et décembre 1992. Afin de rechercher la présence de symptômes
dépressifs, les psychiatres de l’université de Bristol ont utilisé un questionnaire dont l'intérêt avait été démontré
antérieurement pour déceler l’existence d’une dépression post-natale ou une
dépression survenant pendant la grossesse.
Les résultats ont permis de révéler qu’il y a au moins autant de femmes
dépressives en fin de grossesse que durant les mois qui suivent l’accouchement.
Plus étonnant encore, chez certaines femmes enceintes déprimées, l’accouchement
pourrait s'associer à une amélioration de l'état psychologique.
Bien entendu, on ne peut nier que chez certaines femmes, la naissance
représente un stress qui favorise l’apparition d’un état dépressif transitoire.
Mais ces nouvelles données soulignent les troubles psychologiques développés
par les femmes enceintes. Même lorsqu’elle est désirée, la grossesse n’est pas
toujours une période aussi joyeuse que l’on croit.
Peu de travaux se sont consacrés à la dépression pendant la grossesse. C’est
regrettable car plusieurs études ont révélé qu’une telle dépression peut avoir
des répercussions défavorables pour la mère et pour l’enfant. Les femmes
tendent à moins bien faire suivre leur grossesse et accouchent plus souvent
prématurément. En outre, le nouveau-né présente plus fréquemment un faible
poids.
La conduite de plus amples études permettrait de mieux connaître les causes
de ces dépressions chez les femmes enceintes. Elles pourraient également
déterminer la possible nécessité d’un programme de dépistage permettant le
recours éventuel à une psychothérapie.