Historique
PMI
Au cours des années, toute une série de mesures privées ou
publiques avaient été prises, visant à protéger les enfants : création de
"gouttes de lait", Fondation de l'ordre de Saint Vincent de Paul, loi
Roussel de 1874 qui instituait les statistiques de mortalité infantile,
l'inspection médicale des enfants en garde et la surveillances des nourrissons
: loi Bérard de 1920 instituant l'enseignement de la puériculture dans les
écoles des filles.
En 1936, un texte de loi était préparé mais non discuté du
fait de la guerre.
L'idée d'une médecine pour les écoliers date de la Convention (1792) mais la
première réalisation ne vint que 80 ans plus tard à Paris et ce n'est qu'en 1945
que PMI et médecine scolaire furent véritablement structurées. Il
fallut attendre novembre 1945 pour que, à l'occasion de problèmes
démographiques importants, parut l'ordonnance sur la PMI avec le code de la
Famille, prévoyant une action conjuguée des médecins et des assistantes
sociales, définissant les principales activités de la PMI : certificat
prénuptial, visites prénatales, surveillance de l'enfant, éducation des mères,
créant le carnet de santé de l'enfant. Simultanément était organisée la
médecine scolaire.
En 1962, la Protection Maternelle et Infantile recevait une structure
départementale relevant de la Direction Départementale de l'Action Sanitaire et
Sociale (DDASS).
Depuis, de nombreuses modifications ont été apportées à l'ordonnance de 1945
(par exemple : augmentation des visites prénatales qui passent de 3 à 4 puis
récemment à 7). Mais la plus importante est sans doute la loi de Juillet
1970 relative aux certificats de santé de l'enfant. Nous insisterons
plus loin sur l'importance de ces certificats.
Enfin, la possibilité de maitriser la fécondité a conduit à promulguer
récemment les lois sur la planification familiale, l'avortement, l'aide
publique aux banques de sperme. Dans le même temps, un effort était fait pour
favoriser la lutte contre la stérilité.
En 1980, le gouvernement devant la baisse inquiétante de la démographie,
prenait de nouvelles mesures pour favoriser la naissance du troisième enfant
et il réaffirmait en 1986 la priorité donnée à la politique familiale.
En 1983, une circulaire ministérielle rappelait les missions et
activités du service départemental de PMI rattaché au Conseil Général
par les lois de décentralisation.
En 1989, promulgation de la loi relative à la protection et à la
promotion de la santé de la famille et de l'enfance et adaptant la
législation sanitaire et sociale aux transferts de compétence en matière d'aide
sociale et de santé. Sur la même période le service de Santé Scolaire intégrait
progressivement l'Education Nationale et devenait : Service de Promotion de la
Santé en Faveur des Elèves.
Ce bref historique montre l'aspect évolutif de cette
organisation qui doit bien évidemment se poursuivre.
Mesures
actuelles
La loi du 18 décembre 1989 rappelle que l'Etat, les
Collectivités territoriales et les organismes de Sécurité Sociale participent à
la protection et à la promotion de la santé maternelle et infantile qui
comprend notamment :
1. des mesures de prévention médicales, psychologiques,
sociales et d'éducation pour la santé en faveur des futurs parents et des
enfants.
2. des actions de prévention et de dépistage des handicaps
des enfants de moins de six ans ainsi que de conseil aux familles pour la prise
en charge de ces handicaps.
3. La surveillance et le contrôle des établissements et
service d'accueil des enfants de moins de 6 ans ainsi que des assistantes
maternelles.
Les services et consultations de santé maternelle et infantile, les activités
de protection de la santé maternelle et infantile à domicile, la formation et
l'agrément des assistantes maternelles relèvent de la compétence du département
qui en assume l'organisation et le financement sous certaines réserves.
Les compétences dévolues au département sont exercées sous l'autorité du
Président du Conseil Général par le service départemental de Protection
Maternelle et Infantile. Celui-ci doit en outre, participer aux actions de
prévention des mauvais traitements et de prise en charge des mineurs
maltraités.
A l'échelon central du Ministère, existe sous l'autorité du Directeur Général de la Santé,
une sous-direction de maternité, de la Petite Enfance et des Actions
spécifiques de Santé. Cette sous-direction est composée de 3 bureaux :
maternité, enfant de 0 à 6 ans, actions spécifiques de santé. Par ailleurs,
interviennent différents autres ministères dont celui de la solidarité, de la
condition féminine.... L'Académie de Médecine, l'INSERM, le Comité d'Education
sanitaire, le Conseil Supérieur d'Hygiène (section maternité et section
enfance) peuvent émettre des avis consultatifs.
A l'échelon de la Région, le Préfet de Région est assisté du Directeur
Régional des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS) et d'un médecin Inspecteur
Régional. Il gère un service régional :
A l'échelon du département, il existe dorénavant deux directions départementales des
Affaires Sanitaires et Sociales, l'une Etat, l'autre départementale à laquelle
sont rattachés la PMI, l'Action Sociale et l'Aide Sociale à l'Enfance.
A l'échelon central du département existe le plus souvent désormais une
sous-direction enfance-famille réunissant PMI - Actions de Santé - Action
Sociale et Aide sociale à l'Enfance. Les missions de ces services sont
multiples :
1. Pour la Protection Maternelle et Infantile :
Bien qu'ayant une dimension Santé Publique, ce service
développe des actions privilégiées en faveur des familles les plus vulnérables
et des enfants en danger.
2. Pour l'Action Sociale
Il s'agit dans ce cadre "d'aider les
personnes en difficulté à retrouver ou à développper leur autonomie de vie et
notamment en favorisant une évolution des situations personnelles et familiales
permettant une plus grande prise de conscience ainsi qu'une meilleure harmonie
dans la famille".
3. Pour l'Aide Sociale à l'Enfance
L'Aide Sociale à l'Enfance est une action
sociale en faveur de l'Enfance et de la Famille. Le service a pour mission
essentielle d'aider les familles en difficulté dans leurs devoirs d'entretien,
de garde, de surveillance et d'éducation de leurs enfants. L'aide sociale ne
s'adresse pas à l'ensemble de la population mais aux familles qui ont des
difficultés matérielles ou éducatives aigues avec leurs enfants et aux jeunes
dont les difficultés sociales risquent de comprometttre l'équilibre.
Pour protéger l'enfant, l'action de l'Aide Sociale à l'Enfance se développe
dans quatre directions :
4. Pour les Actions de Santé
Vaccinations, lutte contre les maladies
sexuellement transmissibles et la tuberculose, prévention des cancers.
Sur le terrain, le département est divisé en circonscriptions d'action sociale,
elles-mêmes redécoupées en secteurs (en théorie un secteur pour 8000
habitants).
Le médecin responsable du service départemental de PMI, en concertation avec
différents conseillers techniques organise les activités sur le département.
Celles-ci sont effectuées par :
Les professionnels regroupés en
équipe au sein des circonscriptions y exercent diverses activités :
- visites à domicile,
consultations infantiles, bilan de santé en écoles maternelles, agrément et
suivi des assistantes maternelles, éducation pour la santé, accompagnement des
structures d'accueil,...
L'équipe de PMI informée de chaque grossesse peut proposer la visite d'une
assistante sociale de secteur. Cette proposition d'action à domicile ne
concerne dans la réalisé qu'un nombre peu important de femmes enceintes
requérant une attention particulière. Toutefois, des visites à domicile peuvent
également être effectuées à la demande des intéressées.
Les sages-femmes PMI, quant à elles n'interviennent qu'à la demande du médecin,
d'un service spécialisé, d'un travailleur social, voire de la femme elle-même.
De même, après la naissance, une puéricultrice pourra rendre visite à la mère
et à son enfant dès la sortie de la maternité. Là encore il s'agit d'une
activité orientée prioritairement en faveur des familles estimées les plus
vulnérables. La puéricultrice assure près de la mère un rôle éducatif (hygiène,
alimentation, sorties, jeux) mais de par sa compétence, elle apporte aussi une
aide technique et un soutien psychologique en particulier lors de la naissance
d'un enfant malformé ou présentant des risques graves.
La décentralisation en
confiant la responsabilité de la Protection de la Santé Maternelle et Infantile
(PSMI) au département a modifié des textes souvent anciens et périmés qui en
régissent le fonctionnement. Dans le nouveau texte de loi, il est précisé que,
lors de la visite médicale prénuptiale il convient de rechercher des
"affections génétiques", que le carnet de santé maternité est
obligatoire, que les déclarations de grossesse et de naissance seront
obligatoirement envoyées à la DAS; des modalités nouvelles de financement avec
une participation plus grande des caisses de Sécurité Sociale sont envisagées.
De la même manière, il est également prévu que le service départemental de PMI
établisse une liaison avec le service de Promotion de la Santé en faveur des
Elèves.
Ces mesures marquent une réelle volonté de faire évoluer ce système encore
perfectible.