DEVELOPPEMENT DE L’IMAGE DU CORPS : LE
CORPS, LA SOCIETE, LA CULTURE
Il faut distinguer deux niveaux d’organisation dans l’auto perception de son corps :
LE SCHEMA CORPOREL
Terme créé par le neuropsychiatre viennois Paul Ferdinand il désigne l’image, la représentation tridimensionnelle que chacun a de son propre corps, immobile ou en mouvement dans l’espace, ainsi que la posture des différentes parties du corps les unes par rapport aux autres.
Il y a trois composantes du schéma corporel :
-tridimensionnelle : corps solide, achevé.
-viscérale : fantasmes oraux (le moyen utilisé est la langue)
-intermédiaire : rêves, phénomènes de dépersonnalisation
Développement neurologique et psycho affectif : constitution du schéma corporel :
A la naissance le système nerveux du bébé est immature, il n’a pas la maîtrise de ses mouvements, son système oculaire est non achevé…
Petit à petit, par l’expérience motrice et sensitive, par les stimulations du monde extérieur, le schéma corporel se constitue et c’est vers deux ans qu’il est à peut près élaboré.
* Le miroir
D’après Lacan le stade du miroir est une phase de la constitution de l’être humain. Il constitue, du point de vue de l’évolution de la structure psychique de chacun, un moment fondamental dans la constitution de la première ébauche du Moi.
1er stade : l’enfant regarde l’autre dans la glace, lui sourit, jubile, joue avec lui. L’enfant croit que son image est un autre, non pas un reflet. Il a 6 mois.
2ème stade : l’enfant s’apperçoit que dans la glace il est l’objet d’une illusion. Ce n’est pas un être de chair mais une image qui n’est pas la sienne. Il a environ 1 an.
3ème stade : l’enfant comprend que cette image n’est « que » la sienne, il a 2 ans.
Cette identification à sa propre image lui permet de se représenter son corps non plus en morceaux mais en entier. Cependant, une image solide ne sera constituée qu’après 5 ans.
Même après 5 ans certaines épreuves demandent des adaptations de notre image corporelle : à l’adolescence, lors d’une grossesse, le vieillissement et certaines maladies….
L’IMAGE DU CORPS
Elle tient compte des facteurs neurologiques mais aussi psychologiques et sociaux très élaborés.
L’image corporelle est en fait la représentation mentale que l’on se fait de son propre corps à laquelle s’ajoutent les sentiments, les pensées et les jugements qu’il suscite en soi.
Elle appartient au registre symbolique imaginaire. Elle dépend des investissements dynamiques, libidinaux et agressifs et est en perpétuel remaniement.
L’image du corps ne se limite pas au corps proprement dit ; le corps peut être marqué par des peintures ou des tatouages. De plus les vêtements vont d’une part protéger le corps nu des intempéries mais aussi permettre de montrer « un corps caché » à autrui. Ce que l’on montre et ce que l’on cache joue un grand rôle dans le désir ou dans la mode féminine.
Actuellement on dit d’un homme qu’il est « bien ou mal dans sa peau ».
Le fait de ne pas aimer son corps, son poids ou des parties spécifiques de son anatomie sont des manifestations du sentiment d'insatisfaction à l’égard du corps, tout comme le fait de ne pas apprécier ses cheveux, la couleur de sa peau ou les traits de son visage. La chirurgie esthétique n’a pas qu’un rôle local, elle joue dans la personnalité du sujet et dans ses rapports avec autrui.
Certains facteurs peuvent influencer négativement l’image corporelle chez les enfants :
-l'influence des médias et de la
culture populaire;
-le fait d'avoir été victime de
violence physique ou d'abus sexuel;
-le fait d'avoir une parente qui
se préoccupe de son poids et suit des régimes d'amaigrissement;
-le fait d'être taquinée,
victimisée ou harcelée en raison de sa taille, de son sexe, de la couleur de sa
peau ou de ses capacités physiques;
-les transformations du corps à différents
stades de la vie, notamment pendant la puberté et la grossesse;
-la participation à des activités
on l'on valorise la minceur : la danse, la gymnastique et la profession de
mannequin.
LE CORPS, LA SOCIETE, LA
CULTURE
1° Le corps social
A l’adolescence, la norme sociale
est importante. L’adolescent ne cesse de s’interroger pour savoir « si
c’est normal », ce que pensent les autres. Cette pression de l’environnement
conduit l’adolescent à utiliser son corps comme support d’un discours social dont
le but est à la fois de se différencier d’autrui (génération) et de chercher
une ressemblance rassurante avec les autres (mode…).
Dans le cadre des conduites centrées
sur le corps, apparaissent deux types de défenses :
-
le besoin de maîtriser afin que l’adolescent garde le contrôle de son corps.
-
la place de la régression. C’est un facteur primordial dans l’évaluation du
pathologique à cet age. Elle s’exprime à travers des conduites centrées sur le
corps (troubles des conduites alimentaires).
2° Variations culturelles
Si le développement corporel est
semblable dans toutes les sociétés, la place du corps et surtout son
investissement varient beaucoup d’une culture à une autre :
-le
corps dans la société occidentale n’a pas beaucoup de place, il n’est pas un
instrument qu’il faut maîtriser pour parvenir à l’élévation suprême, seul
l’esprit compte.
-en
orient, le corps est l’inévitable chemin vers l’esprit.
3° Variations liées aux époques
L’image du corps a beaucoup
changée dans notre société avec les époques.
Autrefois, les rondeurs et la
cellulite étaient signes de noblesse et de beauté.
De nos jours, la maigreur a pris
une place très importante.
4° Les représentations sociales du corps de la femme
*
La mise en objet de l’image de la femme
Les medias prônent beaucoup plus
l’image de la femme que celle de l’homme à travers les publicités et les
magazines.
Ceci témoigne d’une tradition
masculine de mise en image de l’objet du désir. Ces images, comme par exemple
les panneaux publicitaires d’une femme en sous-vêtements sont destinées à un
public féminin ce qui produit un désir d’identification. Par la même occasion,
ces images sont aussi destinées à un public masculin par le fait qu’elles présentent
l’ « autre » comme désirable.
L’exploitation du corps par la
publicité tend à le réduire à un simple objet de consommation. Il est soumis à
un jugement et de ce fait constitue la mesure de sa valeur individuelle.
L’obsession des medias pour la
minceur et la jeunesse aurait, selon certains spécialistes, des racines économiques.
En présentant un idéal difficile à atteindre et à maintenir, on assure la
croissance et la rentabilité de l’industrie des produits amincissants.
*
Le culte de la minceur
Celle-ci incarne le contrôle de
soi et l’idéal féminin. De par cette pression sociale relayée par les magazines
avec les régimes alimentaires, apparaissent précocement chez les adolescentes
des préoccupations quant au corps, à la minceur et à l’alimentation.
D’où l’anorexique qui souhaite
conserver son corps d’adolescente « mannequin » et la boulimique qui
essaye de s’en approcher.
*
Le devoir de beauté et de minceur : le contrôle de soi
Ceci concerne surtout les femmes
face à une idée de perfection corporelle à atteindre qui va de pair avec la
minceur, signe de l’accomplissement de soi.
Face à cela « la beauté intérieure »
et le droit à la différence resteraient une légende. Ce qui fait que la tolérance
n’est plus un droit à la différence mais un « pardon » des fautes.
*
Manger
Les repas n’ont plus le même sens
qu’autrefois. En effet, les repas de fête hypercaloriques étaient par le passé
partagés dans la joie. Aujourd’hui ils le sont dans la culpabilité (peur de
grossir).
L’acharnement des modèles de
beauté véhiculés au travers des images engendre une lutte contre le poids, d’où
une remise en question des repas.
*
Le corps
Apres des périodes de censure du
corps dénudé, celui-ci est devenu aujourd’hui un instrument, un outil à
modeler.
Le sport, les régimes stricts à la
recherche d’un corps parfait donnent l’illusion de se re-créer soi-même pour
atteindre l’image, le modèle le plus parfait selon les normes sociales.
D’une façon générale, il semble désormais
entendu qu’on ne doit pas se contenter du corps que l’on a. Il incombe à chacun
de le perfectionner, de le prendre en main.
5°
Differents troubles de l’image du corps
-La psychose : les schizophrènes
ont une image du corps morcelée car ils n’ont pas connu les différentes étapes
du stade du miroir.
- La timidité : embarrassé
par l’idée que peut se faire l’autre de son corps, le timide est dépendant du
regard d’autrui. Ceci peut entraîner des phobies sociales, des inhibitions et
des conduites d’évitement.
- L’emeutophobie : correspond
à la peur de rougir en public, d’où une appréhension des contacts sociaux.
- La dysmorphophobie : créée
par le regard d’autrui sur un sujet, qui se voit atteint de déformations
physiques.
- L’anorexie mentale :
tentative de maîtriser les transformations du corps liées a la puberté et à éviter
ce qui correspond aux formes de la féminité
- La boulimie : peur de
grossir avec l’entêtement d’un idéal de minceur à atteindre avec insatisfaction
de son poids et de son corps.
6° Pourquoi est-il important d'avoir une image corporelle
saine?
Une femme ou une jeune fille qui à
une image corporelle saine est une personne bien dans sa peau et qui a
confiance en elle-même.
Les jeunes filles insatisfaites de
leur corps :
-souffrent parfois d'une faible estime de soi;
-manifestent de la réticence à
l'égard des activités physiques;
-sont susceptibles de devenir
préoccupées par leur poids et les régimes amaigrissants
-risquent de souffrir d'un trouble
alimentaire comme l'anorexie ou
la boulimie;
-perdent parfois de l'intérêt pour
les études;
-peuvent chercher à se causer du
tort en consommant des drogues ou de l'alcool, en se soumettant aux tatouages
ou au piercing, ou encore à des pratiques sexuelles risquées avec de multiples
partenaires.
Plusieurs facteurs extérieurs
peuvent influencer l'image corporelle; néanmoins, la famille a un rôle
important à jouer en ce qui concerne la relation avec la nourriture et avec le
corps.
7° Quelques conseils pour promouvoir un rapport sain à la
nourriture :
-Évitez de faire en sorte que la
nourriture serve de récompense ou de punition.
-Apprenez à votre fille à écouter
son corps et à faire confiance aux messages qu'il transmet. Si elle a faim, il
est acceptable de la laisser manger, même si ce n'est pas l'heure du repas.
-Aidez vos enfants à comprendre
les principes d'une saine alimentation et la valeur nutritive de chaque
aliment.
-Donnez à vos enfants l'occasion
de faire leurs propres choix en matière d'alimentation.
8° Quelques conseils pour promouvoir une image corporelle
saine :
-Complimentez fréquemment vos
enfants sur leurs forces, leurs réalisations et leurs efforts, plutôt que de
mettre l'accent sur leur poids, leur taille ou leur apparence.
-Songez à vous débarrasser du
pèse-personne et éviter de parler de vos propres préoccupations en matière de
poids.
-Organisez des activités
familiales qui vous feront sortir de la maison et vous activer.
-Reconnaissez que la prise de poids
est un phénomène normal pendant la puberté et l'adolescence, au même titre que
la croissance des seins et des hanches.
-Donnez à vos enfants des
renseignements adaptés à leur âge sur la puberté, les menstruations et la
sexualité.
-Si votre fille est victime de
taquineries en raison de sa taille, de ses capacités physiques ou de la couleur
de sa peau, écoutez-la. Essayez de lui donner les outils nécessaires pour
affronter la situation.
-Prenez le temps de parler avec
votre fille pour vous tenir au courant de ce qui se passe dans sa vie. Essayez
de créer à la maison un environnement dans lequel elle se sentira en confiance
pour aborder avec vous toute préoccupation relative à son image corporelle.
CONCLUSION
Les préoccupations concernant le
corps, son image et sa minceur sont à l’origine de nombreux troubles notamment
les troubles des conduites alimentaires. Ces préoccupations sont liées à
l’influence sociale.
La conception des troubles
alimentaires est établie en fonction de facteurs predisposants les individus,
leur psychologie, leur histoire, leur personnalité qui influencent le vécu du
syndrome, son évolution et sa prise en charge.
*Mieux
être dans son corps :
Sédentarité, stress quotidien, vous ne vous sentez pas bien dans votre peau. Votre corps a besoin d'être remodelé ! Une activité physique devrait vous réconcilier avec vous-même et vous déstresser !
L’activité physique a une action calmante grâce à une substance produite par le cerveau : les endorphines, qui améliorent l’endurance face aux épreuves de la vie. Autant d’atouts contre la déprime ! Et une façon de rééquilibrer le mental.
Le sport pour
oxygéner les tissus, éliminer les résidus et brûler les excédents
nutritionnels, un programme mobilisateur ! Avec un choix d’activités
personnalisées, au rythme et à la fréquence bien dosés.
LOMBARDO Marie-Hélène
FERULLO Audrey
JOYON Patricia
MARTINI Ophélia
GIMENEZ Céline
ETTORI Vincent
GRIMALDI Sophie
ROUSSEZ Amélie
ADAM Nathalie (secrétaire)