1 Les objectifs de la Protection Maternelle et Infantile

Les objectifs de la Protection Maternelle et Infantile

1.1 Abaisser le taux de mortalité

1.1.1 Mortalité maternelle : mortalité due à la grossesse, l'accouchement et les suites de couches

Ce taux autrefois de 7 pour 1000 femmes enceintes est aujourd'hui de 0,3 pour 1000, ce qui représente encore pour 750 000 grossesses, 225 morts par an.

1.1.2 Mortalité infantile :

Son taux s'est considérablement abaissé de 120%° en 1920 à 5,1%° en 1995. On sait que cette baisse porte essentiellement sur la mortalité post-néonatale (28 jours à 365 jours) qui était dû à des causes exogènes, c'est-à-dire aux maladies nutritionnelles et infectieuses.

Celles-ci ont pu être enrayées par de meilleures conditions de vie, une meilleure connaissance des problèmes par les parents (éducation sanitaire), les antibiotiques et les vaccinations.

Actuellement, le problème est celui de la mortalité néonatale (0-27 jours) qui relève de causes dites endogènes :

Les causes de la mortalité néo-natale précoce (0-6jours) étant souvent les mêmes que celles entrainant la mort in utéro au cours du dernier trimestre de la grossesse (mortalité foetale tardive ou mortinatalité), il est commode de regrouper les deux et d'étudier la mortalité périnatale.

Cette mortalité périnatale était en 1970 de 24%° mais grâce aux mesures prises par le gouvernement, en particulier le Programme Finalisé Périnatalité, qui a fait suite à une enquête de rationalisation des choix budgétaires (R.C.B), cette mortalité est tombée à 13%° en 1980 pour atteindre 7,4%° en 1995.

 

1960

1970

1980

1990

1995

Mortinatalité (%°)

17,0

13,3

8,6

5,9

5,3

Mortalité Néonatale (%°)

14,3

10,1

4,4

3,6

2,9

Mortalité Périnatale (%°)

31,3

23,4

13,0

9,5

7,4

Le programme finalisé périnatalité se justifiait par le fait que la mortalité, à cette époque de la vie, est la plus élevée et que la majorité des infirmités conduisant à des handicaps surviennent autour de la naissance.

Pour réduire cette morbidité et cette mortalité; sept mesures ont été retenues :

Cette étude est souvent prise comme exemple de planification car elle comportait un objectif mesurable : la mortalité périnatale, dont le taux devait tomber de 24 à 18%°. Cet objectif a été atteint et même dépassé. On doit cependant tempérer l'enthousiasme en constatant que cette baisse avait commencé avant l'application du programme et est liée en partie au recul de la date du décès : grâce aux progrès de la néonatalogie, la mort est retardée au delà de la première semaine et même au-delà du premier mois. Malgré ces réserves les résultats sont spectaculaires.


Néanmoins, depuis quelques années, le taux de mortalité périnatale stagne ; un nouveau plan périnatalité a donc été relancé en 1994.
D'autres mesures sociales prises en dehors de ce programme spécifique ont d'ailleurs pu intervenir :

Il serait également intéressant d'étudier les avortements, c'est-à-dire les pertes d'enfants entre la contraception et la 27è semaine d'aménorrhée (date légale de viabilité en droit français),. Malheureusement, si les interruptions volontaires de grossesse sont actuellement mieux enregistrées, on connait mal le nombre et les causes des avortements spontanés.

1.1.3 Mortalité chez les enfants de plus d'1 an :

Le taux à cet âge est très faible, inférieur à 1%° (0,6 - 0,8).
Les causes de mort à cet âge sont essentiellement liées aux accidents et aux intoxications ce qui peut être prévenu par une bonne éducation sanitaire à laquelle les médecins doivent participer.

 

1.2 Diminuer la morbidité

Ceci veut dire en premier chef, prévenir certaines maladies en appliquant un programme de vaccination approprié aux besoins de la population française : vaccination par le BCG dès les premiers mois de vie, vaccination contre la rougeole, la rubéole, les oreillons, l'haemophilus influenzae et l'hépatite B viennent ainsi complèter le dispositif obligatoire avant 18 mois.

Cela veut dire également limiter les conséquences de la maladie et, en particulier actuellement, dépister les infirmités sensorielles, visuelles et auditives et les infirmités motrices, le plus tôt possible pour essayer de les corriger et permettre ainsi à l'enfant de poursuivre un développement psychomoteur et mental aussi normal que possible ou du moins de limiter au maximum le handicap. Plus difficiles seront les corrections des retards mentaux et enfin, il ne faut pas oublier les inadaptations sociales et les troubles du comportement devenus un des problèmes importants dans la surveillance de la santé des enfants.

 

1.3 Favoriser un développement harmonieux de l'enfant

Ceci impose une bonne connaissance du développement normal, somatique et intellectuel ainsi que des facteurs médicaux, nutrionnels, affectifs, sociaux qui l'influent. Des examens périodiques systématiques permettent de suivre cette évolution.

Ainsi conçue, la protection des mères et des enfants déborde le cadre sanitaire et fait intervenir, à côté du médecin, des spécialistes d'autres disciplines : sage-femme, puéricultrice, infirmière, psychologues, sociologues, assistantes sociales, éducateurs et même économistes pour les mesures sociales et financières.
Dans le cadre sanitaire lui-même, le médecin généraliste voire le pédiatre devront souvent recourir à des spécialistes en particulier ORL et ophtalmologiste.
Jusqu'à ces dernières années, les activités de P.M.I ont été centrées sur les premiers mois de la vie. Actuellement l'évolution de la situation sanitaire et sociale invite à faire porter l'effort d'une part sur la surveillance de la grossesse pour diminuer les accidents périnatals, d'autre part sur le dépistage précoce des infirmités et inadaptations et enfin chez l'enfant plus grand, sur la prévention des accidents et des difficultés scolaires et la prise en charge des problèmes de l'adolescence (délinquance, toxicomanie, sexualité,...)