Les troubles psychiques du Post Partum
et de la grossesse.
Introduction:
La grossesse est une période
profonde de mutations de type psycho-sexuelles et
affectives chez la femme.
Elle s'accompagne pour la femme
d'états psychoaffectifs variables, tantôt agréables, tantôt inconfortables et
source d'anxiété.
La mère s'imagine son enfant à
l'état fini, avec ses désirs (il sera beau, intelligent...), mais aussi ses
angoisses (peur d'une maladie, d'une anomalie, d'une malformation).
A la naissance, celle-ci confronte
son imaginaire avec la réalité de son enfant.
On distingue :
-
les manifestations névrotiques de faible
importance (conduite histrionique =théâtrale bouffonne, dépendance à
l'entourage voire "régression", ou phobies),
-
et les épisodes de dépression profonde, avec sentiment
de culpabilité, d'indignité et risque suicidaire.
L'âge moyen se situe entre 25 et 30 ans. On notera également
que les primipares âgées semblent être la population la plus vulnérable.
I - Le "Baby
Blues":
Trouble fréquent, bénin, touchant
environ une femme sur deux, entre de 3ème et le 6ème jour du post-partum.
Il se caractérise par de l’anxiété,
avec insomnie, sentiment de culpabilité et de dévalorisation (sentiment d'être
une mauvaise mère), asthénie et irritabilité.
Il évolue généralement vers un
retour à la normale en une semaine. S'il dure, il faut orienter le diagnostic
sur un épisode dépressif.
Origine : facteurs
hormonaux (effondrement du taux d'oestrogènes) et facteurs psychologiques
(confrontation du réel et de l'enfant imaginaire)
II - La dépression:
Elle survient dans les 2 à 8
premières semaines du post partum, souvent à la suite
d'un "baby blues".
Elle recouvre les aspects habituels
de la dépression, avec souvent, une multiplication des consultations pédiatriques
de la mère pour son enfant.
Importance de la déceler et de la
traiter car elle peut-être préjudiciable au développement de l'enfant.
III - Les psychoses
puerpérales: épisodes psychotiques (cours module psy2 Dr MASSE)
Survenant dans les deux premières
semaines du post-partum, elles présentent un tableau clinique assez polymorphe,
avec confusion, idées délirantes et troubles thymiques importants.
On retrouve souvent une mélancolie
ou des idées maniaques ou des bouffées délirantes aiguës centrées sur la
naissance de l'enfant (conviction de ne pas être la mère, qu'il est décédé,
refuse de le reconnaître...).
Il y a un risque majeur de suicide
et/ou d'infanticide.
Elle peut-être un mode d'entrée en
trouble bipolaire (psychose maniaco-dépressive) ou schizophrénique.
L'évolution est en général bonne
sous traitement.
Il faudra tout de même signaler à
la mère que son risque de récidive est de 20% à la prochaine grossesse.
Les unités d'hospitalisation
conjointe mère-enfant offrent un cadre institutionnel
sécurisant pour la mère et l'enfant dans le traitement de ces troubles.
Elles préviennent les séparations,
elles permettent une évaluation, une gestion des états de crise.
Elles offrent des conditions
souples (hôpital plein temps, hôpital de jour, soins à domicile), pour définir
la prise en charge, la moduler en fonction de l'évolution, assurer le suivi.
Elles fournissent un accompagnement
constant et non intrusif, un regard conjoint pour étayer la relation.