La surveillance biologique de la femme enceinte

La surveillance biologique de la femme enceinte

 

Introduction:

            La surveillance biologique permet de s’assurer du bon déroulement et de la bonne tolérance de la grossesse et de vérifier l’absence d’infections en cours de grossesses, notamment celles qui pourraient exposer à un risque pour le fœtus en cas de contamination.

Un bilan biologique « minimal » est obligatoire en France et pris en charge à 100% par la SS.

L’intérêt de ce bilan est de permettre au plus tôt le dépistage des complications possible pour le fœtus et la mère, afin de mettre en œuvre le plus tôt possible une prise en charge adaptée.

La surveillance biologique de la grossesse ne comprend pas le dépistage des anomalies fœtales (chromosomiques par exemple)

 

I) Principaux examens dès le début de la grossesse: de 1 à 3 mois

 

            A) Examen des urines

* Albuminurie: la présence d’albumine dans les urines peut orienter vers un problème rénal, complication possible en cours de grossesse

* Glycosurie: la présence de sucre dans les urines peut traduire l’existence d’un diabète qui peut se révéler au cours d’une grossesse et qui impose alors une prise en charge médicale spécifique.

 

            B) Examens sanguins

* Groupe sanguin et Rhésus doivent être recherchés dès le premier examen à moins qu’ils ne soient connus avec une sécurité suffisante ( 2 déterminations)

Il s’agit de reconnaître les femmes dont le rhésus est négatif. En effet, si le conjoint est lui rhésus positif, l’enfant peut être aussi rhésus positif, ce qui peut créer des anticorps anti-rhésus chez la mère, anticorps dangereux pour l’enfant actuel et aussi pour ceux à venir.

Ils détruisent les globules rouges rhésus positif avant la naissance, c’est la maladie hémolytique ( recherche d’anticorps irréguliers)

* NFS (numération globulaire) au plus tard au 6ème mois

* Dépistage de la syphilis obligatoire avant le 3ème mois, sérologie de la syphilis (TPHA, VDRL)

* Dépistage de l’hépatite B, premier dosage obligatoire au 6ème mois au mieux au premier trimestre

* Contrôle de l’immunisation contre les infections:

            -Rubéole (sérologie)

            -Toxoplasmose (sérologie)

Elles sont obligatoires dès la première consultation, sauf si des examens antérieurs ont déjà prouvés l’existence d’une immunité.

Si la sérologie de la toxoplasmose est négative, le test sérologique est répété tous les mois.

* Dépistage facultatif des infections suivantes

            -Hépatite C (sérologie)

            - VIH

            - Cytomégalovirus (CMV)

 

II) Surveillance biologique au cours de la grossesse

 

            A) Examen des urines à la bandelette

Il s’agit de rechercher du glucose, des protéines et des traces d’infection dans les urines. Elle nécessite simplement le recueil des urines pendant la consultation, dans lesquelles est trempée une bandelette réactive.

En cas de suspicion de l’un de ces 3 anomalies (traces de protéines, de glucose, ou signes d’infections), l’examen est complété par une analyse d’urine en laboratoire:

            - albuminurie

            -glycosurie

            - examen cytobactériologique des urines, cet examen permet de confirmer un diagnostic éventuel d’infection urinaire

 

            B) Examen sanguin

* NFS et numération plaquettaire, dépiste une éventuelle anémie en cours de grossesse

* Créatinémie, dosage  permet d’apprécier la tolérance sur la fonction rénale de la grossesse

* Agglutinine irrégulière, tous les mois à partir du 4ème mois si la femme est rhésus négatif

* Dosage de la glycémie à jeun, conseillé le 7ème mois

 

            C) Dépistage mensuel des infections , en cas d’absence d’immunisation antérieure contre l’infection ou de contage possible

            - toxoplasmose, à chaque consultation si la femme n’est pas immunisée

            - rubéole

 

 

III) La fin de grossesse

 

* Groupe sanguins, Rhésus, RAI, un contrôle peut être réalisé en fin de grossesse

* Bilan d’hémostase, un contrôle de la coagulation peut être utile en fin de grossesse, notamment en cas d’accouchement par césarienne

* Par ailleurs, des antécédents d’infections génitales au virus de l’herpès exposent le nouveau né à risque de contamination, si l’infection herpétique « se réveille » en fin de grossesse.

Dans cette situation, un prélèvement génital avec recherche du virus est nécessaire.