EXAMENS
MEDICAUX PENDANT LA GROSSESSE
Le premier examen médical est primordial. Il permet
de confirmer la grossesse, dater le début exact et faire un diagnostic de
problèmes de santé pouvant la compliquer.
1-
interrogatoire :
Dans un premier temps, il sera
mis en évidence l’état
de grossesse : retard de règles ou aménorrhée, autres signes
« sympathiques » : nausées, vomissements, ä du
volume des seins et pigmentation des aréoles, modification de l’humeur,
fatigue.
L’interrogatoire permet de constituer le dossier médical.
Les renseignements généraux et une connaissance globale de la vie de la femme
sont demandés :
-
âge, origine ethnique, mode et habitudes de vie,
type de travail, âge des 1ères règles, rythme des cycles menstruels
et régularité, date des dernières règles, antécédents gynécologiques, médicaux
(IVG, infections, fausse couche spontanée, …)
2- examen clinique :
Un examen général permet
de repérer les paramètres utiles pour la surveillance de la grossesse :
-
taille, poids, pouls, tension artérielle, auscultation
cardiaque.
Avant l’examen réalisé par le
médecin, l’auxiliaire de puériculture prépare le dossier de la femme enceinte
et débute les premiers soins à la femme enceinte :
-
pesée, taille, périmètre abdominal, pulsations,
bandelette urinaire pour recherche de l’acétonurie, glycosurie qui seront
tracés sur le dossier.
L’auxiliaire vérifie que le
matériel nécessaire pour l’examen médical est complet et en place dans la salle
d’examen :
-
drap de table à UU, appareil à tension, doigtiers,
spéculum …
L’examen obstétrical réalisé
par le médecin permet de confirmer l’état de grossesse par une palpation du bas
ventre (vérification de l'ä du volume utérin) et un TV (toucher vaginal). Celui-ci
est complété par un examen au spéculum qui montre un col violacé, congestionné.
La glaire cervicale est absente
puisqu’elle est utilisée à la constitution du bouchon muqueux (*). Si l’état de
grossesse est trop précoce (donc difficile à diagnostiquer) un examen devra
être refait une quinzaine de jours plus tard.
*Bouchon muqueux : un amalgame glaireux, d'une glaire coagulée et épaisse qui
se constitue tout au long de la grossesse (~ à partir du 16ème jour).
A la fin de la grossesse, alors que le col se dilate un peu et sous la pression
des membranes plus haut, il est poussé vers le bas et se retrouve dans le vagin.
Le bouchon muqueux est une protection contre les bactéries présent dans la
cavité utérine
L’examen des seins pratiqué par le médecin permet de
vérifier l’absence de nodule suspect.
Le médecin datera ensuite le
début de la grossesse et la date présumée de l’accouchement.
(la grossesse dure 9 mois soit 39
semaines ou 41 semaines d’aménorrhée).
3- examens complémentaires :
L’échographie pelvienne :
elle permet de confirmer la grossesse, déterminer la date
réelle de début de grossesse (à 2
jours prêts) si l’examen est pratiquée vers 10 semaines d’aménorrhée et
diagnostiquer une GEU.
Si l’échographie n’est pas
nécessaire pour dater la grossesse, elle sera pratiquée entre 12 et 14 semaines
d’aménorrhée.
Les examens sanguins :
- dosage des HCG plasmatiques (hormone
choriogonadotrophique) : le taux augmente régulièrement jusqu’à 9 semaines
d’aménorrhée (double toutes les 48 heures).
-> cet examen est de nouveau
prescrit entre 12 et 14 SA dans le but très spécifique d’identifier une
éventuelle trisomie 21. Si le taux est anormalement ä une amniocentèse* sera
conseillée.
*Amniocentèse : effectuées sous AL cet examen consiste à
prélever une petite quantité de liquide amniotique en vue d’une analyse
génétique appelé caryotype. Cet examen est réalisé aux environs du 4ème
mois de grossesse. La peau de la patiente est décontaminée, puis une aiguille
fine est piquée au travers de l’abdomen de la femme jusqu’à la cavité utérine.
La ponction est faite sous contrôle échographique afin d’éviter toute piqûre
fœtale ou placentaire. Cet examen est fortement conseillé auprès des femmes
enceintes âgées de plus de 38 ans car en effet, le risque d’aberration
génétique chez le fœtus augmente avec l’âge de la mère.
- NFS pour vérifier si apparition
d’une éventuelle anémie.
- Détermination du groupe sanguin ABO +
rhésus + agglutinines irrégulières : si la femme est RH- une
détermination RH sera faite au nouveau-né dès la naissance car il existe un risque d’incompatibilité si
l’enfant est RH+.
Tout au long de la grossesse, les
AIR seront recherchées régulièrement (au moment de
l’accouchement, elles doivent
dater de – de 2 mois).
-
Différentes sérologies :
la rubéole : elle
doit être + donc rubéole ancienne. Si – et que la patiente déclare une rubéole,
les risques de malformations pour le fœtus sont majeurs entre la 1ère
et la 17ème semaine (malformations oculaires, auditives, Y …) ; la
toxoplasmose doit
être + donc ancienne. Si – la femme enceinte doit éviter de la contracter
durant la grossesse (viande bien cuite, légumes et fruits bien lavés, pas de
contact avec les chats). La sérologie sera alors refaite tous les mois. Si la
patient déclare une toxoplasmose, les risques de malformations fœtales sont
majeures au cours du 3ème trimestre de grossesse (microcéphalie,
hydrocéphalie, …) ;
la recherche du VIH (Sida) ne
sera effectué qu’avec l’accord de la patiente. Si -, un autre contrôle ne sera
effectué que si la patiente ne le demande. Si la patiente est +, la grossesse
sera surveillée par un gynécologue et un spécialiste en maladie infectieuse.
L’enfant a entre 20 et 30% de risque d’être contaminé. L’allaitement sera
contre indiqué. Des examens seront pratiqués à la naissance du bébé. La maman
pourra être mise sous trithérapie et le nourrisson sous AZT dès la naissance.
La syphilis (dosage
de TPHA-VDRL) + devra être de nouveau contrôlée pour confirmer la
séropositivité. Dès lors, la patiente est traitée pour éviter toute foetopathie
avec une antibiothérapie car le risque est majeur si la femme contracte la
maladie durant la grossesse (au-delà de 18 semaines). Sans TRT l’enfant
présenterait une hépatosplénomégalie, un ictère, une adénopathie, des
malformations dentaires parfois neurologiques.
Recherche de l’hépatite B :
si l’antigène Hbs est – et l’anticorps Hbc est + l’hépatite est ancienne. En
cas d’hépatite chronique, les risques de contamination sont de 85 à 100%
surtout si elle a été contractée
durant le 3ème trimestre de grossesse. S’il y a un risque de
contamination pour l’enfant, celui-ci sera vacciné dès la naissance (vaccin et
sérum).
Dans tous les cas, si la patiente appartient à un
groupe à risque (toxicomane …), les sérologies (HIV, hépatite B, syphilis)
seront refaites régulièrement durant la grossesse.
Lors des examens mensuels, durant 6
mois, la surveillance est triple : maternelle pour
la bonne santé de la mère, obstétricale pour le bon déroulement de la
grossesse et fœtale pour le bon développement du fœtus.
Le décret du 14 février 1992
relatif aux examens obligatoires pré et postnataux prévoit 8 examens
médicaux :
-
le 1er
avant la 14ème semaine de grossesse pour la déclaration de celle-ci.
-
les 6
autres sont mensuels à partir du 1er jour du 4ème mois
-
le
dernier s’effectue en post-natal au maximum 8 semaines après l’accouchement.
Bilan au cours du second
trimestre (4, 5 et 6ème
mois) :
Obstétrical :
sensiblement comme celui du 1er trimestre : interrogatoire, TV
et examen au spéculum.
L’objectif
est de repérer les anomalies éventuelles : saignements pouvant faire
suspecter un placenta bas inséré ou un décollement placentaire ; des
contractions utérines.
Le
TV permettra de vérifier par le médecin la perméabilité du col qui doit être
long (3 ou 4 cm) et fermé, ainsi que
les dimensions du bassin de la femme.
Maternel :
toute pathologie maternelle doit être écartée (HTA, diabète, infection urinaire,
herpès, problème veineux). Une bandelette urinaire sera effectuée à chaque
consultation pour une recherche de glycosurie en lien avec un diabète et une
albuminurie associée à une HTA. Un contrôle des constantes est
indispensable : température, pouls, TA, poids. Un bilan sanguin est
prescrit au moins 1 fois durant le trimestre (NFS, plaquettes, groupe RH RAI,
diverses sérologies, bilan de coag et un contrôle d’HCG plasmatique à 15
semaines de grossesse environ).
Fœtal :
le rythme cardiaque est contrôlé grâce à un monitorage par effet Doppler à
partir de 12 semaines (rythme normal entre 120 et 140 battements/mn. Pour le
fœtus, l’obstétricien peut aussi utiliser un appareil manuel appelé stéthoscope
obstétrical.
Le
développement du fœtus est vérifié par un examen abdominal (mesure de
l’utérus avec un mètre ruban du pubis au fond utérin repéré à la palpation) et
par une échographie obstétricale pour contrôler son développement
morphologique (recherche de malformations du squelette, cardiaque, rénale,
cérébrale ….). Entre 20 et 24 semaines, l’échographie est obligatoire et
réalisée par un spécialiste.
Bilan au cours du troisième
trimestre (7, 8 et 9ème
mois soit 3 cs) :
Les examens s’effectuent comme au
2ème trimestre mais en vue de la préparation à l’accouchement.
Obstétrical :
le TV au cours de ce trimestre permet de vérifier la présentation du fœtus. Si
la mesure du bassin semble insuffisante pour le médecin, une radiopelvimétrie
ou une scannopelvimétrie sera prescrite.
Maternel :
idem que pour le 2ème trimestre. Une cs d’anesthésie obligatoire
est prévue 2 à 3 semaines avant la date présumée d’accouchement pour un examen
complet de la mère. Un bilan sanguin (NFS plaquettes RAI) sera indispensable
surtout si une péridurale est demandée.
Fœtal :
un monitoring peut être prescrit pour vérifier le rythme cardiaque du
bébé surtout si la mère ressent des contractions ou à l’impression que son bébé
bouge -.
Une
échographie est réalisée vers la 32ème semaine et
précise : la taille du bébé, le volume du liquide amniotique, la
présentation et localisation du placenta. De ces données dépend le choix de
l’accouchement : voie basse ou haute. Le médecin obstétricien précisera
les conditions de l’accouchement en fonction de l’examen clinique et au vu des
résultats des examens complémentaires.
Le
rôle de l’auxiliaire de puériculture est donc très important dans :
-
la
préparation des consultations avec les documents et le matériel approprié
-
l’hygiène
du matériel et des locaux
-
les
transmissions écrites et orales à ses collaborateurs (médecin, sage-femme)
-
l’accompagnement
des futurs parents (réponses simples apportées aux questions posées),